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Visite en perspective

vendredi 25 novembre 2011

 

Projet des dromadaires modernes

Lors de Museomix #1, l’équipe des Dromadaires modernes s’est intéressée à l’espace d’accueil des publics au 3e étage du Musée des Arts décos. Il aidait le visiteur à s’orienter dans le musée grâce à une signalétique interactive et l’invitait à s’informer sur le programme de la journée à l’aide d’une signalétique dynamique.

Voici quelques réflexions que nous inspire ce projet.
C’est un travail et une réflexion intéressante sur le design et l’ergonomie d’un espace d’accueil et en particulier de la signalétique qui informe et oriente le visiteur. C’est le premier contact du visiteur avec le Musée et l’ensemble de son expérience de visite en sera modifié. Pourtant la signalétique destinée à orienter le visiteur évolue généralement assez peu avec la vie des bâtiments car quand on y travaille, on finit par l’oublier, ne plus la voir et... ne jamais la questionner.

Le dispositif de plan interactif sur tablette est placé en un endroit stratégique d’où le point de vue permet de percevoir la structure globale du musée et d’y repérer le parcours proposé. On voit bien l’intérêt d’une sorte de dispositif de réalité augmentée facilitant le lien entre une représentation mentale et l’espace physique du musée, que ce soit en regardant à travers une tablette, ou en l’orientant dans diverses directions ou encore en augmentant l’espace physique du musée (éclairage interactif). Le visiteur interagit avec un plan et fait des allers-retours entre le plan qui est toujours abstrait et la réalité du musée qu’il observe devant lui. Il repère les différents espaces du musée (qui pourraient apparaitre comme des blocs 3D articulés) Il intègre ainsi des repères qui lui sont personnel ("les courtisanes voient l’arrière de la locomotive", ou "le rhinoceros est deux étage au dessus de ce rideau rouge").
Expo Goude
Le fait de pouvoir manipuler et d’interagir permet certainement de mieux se représenter et mémoriser les trajets.
Du coup se pose la question du terminal personnel de l’utilisateur, car une fois engagé dans le dédale du musée, le visiteur a peu de chance de repasser à ce point de vue et sur ce dispositif. Même si je ne suis pas toujours emballé par le recours aux appareils personnels, il me semble que dans ce cas cela peut être assez pertinent : je visualise mon parcours sur une borne d’orientation bien placée puis je me l’envoie et avec mon mobile je continue de me repérer en déplacement dans le musée.

Le travail des dromadaires modernes invite aussi à s’interroger sur la posture du visiteur dans cet espace d’accueil. Il peut s’asseoir pour visualiser les infos interactives avec les actualités et le programme du musée, lesquelles durent quelques dizaines de secondes, par contre il est debout pour utiliser le plan interactif et comprendre et contempler (la vue vaut le coup) la structure du musée. Pour aller plus loin (mais le contexte de Museomix ne le permettait pas) il faudrait certainement travailler sur l’organisation du mobilier et de la gestion des flux de cet espace.

Une dernière idée : comment le personnel d’accueil pourrait-il avoir la main sur les différents dispositifs qui l’accueillent ? J’avais imaginé que la technologie Kjng puisse être utilisé dans cet espace, car suivant la charge du musée l’utilisation de cet espace peut être très différent. Lorsqu’il y a peu de monde le personnel d’accueil est très disponible pour donner des explications et dispose comme seul moyen de médiation d’un stylo pour écrire sur le plan des visiteurs. Qu’il ait la main sur les écrans d’information et sur la borne d’orientation et il pourrait renvoyer le visiteur vers des compléments personnalisés sur ces dispositifs. ("Vous pouvez visualiser la visite thématique dont on vient de parler sur la tablette face au balcon, voyez c’est elle qui s’affiche en rouge").
Évidemment cela pousse le métier d’accueil vers la médiation, mais je ne pense pas qu’ils y perdent en intérêt.

Commentaire de Christophe :
Personnellement je vois souvent les visiteurs se diriger directement vers les espaces d’expos lors de leur arrivée au musée, je suis de ceux là. Je fais ma pré-visite ou mon repérage en ligne en général, ce qui pose la question pour ce genre de dispositif de reprendre la même signalétique on line et in situ.
Je serais donc en attente d’un principe qui me montre l’invisible, en plus d’une proposition de parcours, qui m’indique par exemple en temps réel les interactions qui ont lieu dans les salles, par exemple les discussion avec les courtisanes, le chuchottement de Jeanne Lanvin, celui des fables, ou simplement les images diffusées au 7e dans l’espace des assises. La tablette pourrait offrir une fonction RA qui m’affiche ces indications lorsque je la dirige vers les espaces.
En fin de visite, les projets en cours, les prochaines expos temporaires, les événements pourraient aussi être dévoilés de cette manière, avec un prolongement de type +1 pour être alerté sur mon réseau préféré.

Quelles sont les questions que ce dispositif pose au Musée des Arts décoratifs ?

  • Comme tirer le meilleur partie de l’espace d’accueil
  • Comment orienter le visiteur dans le musée (au début et pendant son parcours) ?
  • Quelle cohérence de la signalétique sur l’ensemble du musée, y compris sur le web ?
  • Comment mettre en place une signalétique dynamique ?
  • Quels outils numériques pour les agents d’accueil ?

Documents :

par Yves-Armel Martin