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Généralités

mardi 8 août 2006

 

Généralités

Le multimédia dans les expositions se situe dans la continuité de l’utilisation de l’audiovisuel dans les musées. Nous pensons ici à tous les dispositifs de type borne interactive.

On peut lister différents intérêts du multimédia :
  La multiplication des médias permet théoriquement d’avoir un discours plus synthétique et plus facile à intégrer pour le visiteur.
  La dimension interactive apporte la possibilité pour chaque visiteur d’avoir un discours à sa mesure et correspondant à ses intérêts et à son rythme. Ainsi il ne sera plus obligé d’attendre la fin de la diffusion d’une vidéo. Il pourra aller directement sur les sujets qu’il veut approfondir.
  La manipulation interactive apporte un côté ludique et de l’imprévu dans le fil d’une exposition qui semble totalement déterminée. Enfin il facilite la compréhension par le recours à la simulation (cf ci dessous).
  Sur un seul écran multimédia il est possible de donner accès à une infinité d’informations et de laisser au visiteur la possibilité d’approfondir à son goût la visite.
  Il permet aussi de montrer l’inaccessible. Par exemple de voir l’intérieur d’un objet passé aux rayons X, de le faire tourner pour le consulter sous tous ces angles. (Ce procédé de tomographie a été utilisé pour scanner l’intérieur d’objets cultuels et comprendre le secret qu’ils renfermaient).

Les dispositifs multimédias ont aussi des inconvénients :
  La lecture à l’écran est généralement difficile et très inconfortable lorsqu’elle dépasse un écran (différents travaux de recherche sur la lecture à l’écran ont stigmatisé la difficulté qu’a l’œil à passer d’une ligne à l’autre quand ces mêmes lignes de textes peuvent se déplacer verticalement. De plus la résolution des écrans reste aujourd’hui très faible par rapport au papier : 72 points par pouces contre 1200).
  Face à un écran, l’utilisateur est souvent en situation de zappeur. Son attention se disperse face à la quantité d’informations qui lui est présentée ou proposée. Les images animées et les sons peuvent entrer en concurrence avec les objets présentés et les éléments de muséographie en captant l’attention du visiteur. Résultat, les multimédias sont souvent zappés eux même par les visiteurs qui ne font que tester l’interactivité qui leur est proposé. Le contenant devient alors plus important pour l’utilisateur que le contenu.
  L’interactivité nuit à la continuité du discours puisque l’utilisateur peut interrompre le discours à tout moment.
  Les écrans multimédias sont banals et peuvent nuire à la scénographie. En effet, on ne vient pas dans un musée pour voir ce qu’on a tous les jours sur son bureau.
  Il faut réussir à gérer la diffusion sonore dans les espaces et l’utilisation de casques limiterait à une consultation personnelle.
  Les dispositifs de pointages sont généralement fragiles et occasionnent des pannes. Les équipes techniques des musées ne sont pas toujours qualifiées pour résoudre ces problèmes.
  Les dispositifs interactifs sont utilisables par un nombre limité de visiteurs, ils peuvent créer des goulots d’étranglement et des frustrations pour ceux qui ne pourront y accéder.

Bref, si les multimédias peuvent être très utiles dans une exposition, il convient d’une part de très bien les intégrer à la muséographie et d’autre part de bien travailler leurs discours. Une borne multimédia dans un espace d’exposition ne peut en aucun cas être un simple site web, il faut penser un contenu et une forme différente pour s’adapter au temps réduit que passera un visiteur sur un tel dispositif. Il convient aussi de donner au visiteur des indications sur le temps qui lui faudra passer devant le dispositif, car dans le doute il écourtera sa consultation.

La posture qu’on lui propose doit être aussi adaptée au temps et à l’action attendue : assis confortablement et penché en arrière pour une consultation approfondie, assis penché en avant pour un travail, debout pour une courte consultation interactive...
Les dispositifs informatiques ont fréquemment des problèmes de robustesse. Les musées ont souvent une part importante d’équipements en panne et doivent redémarrer régulièrement les machines. C’est pourquoi, ils utilisent encore beaucoup de matériels audiovisuels dédiés (lecteur de DVD) plutôt que des matériels informatiques généralistes. Toutefois, la convergence technologique va vers l’utilisation généralisée de l’informatique comme support unique des multimédias avec notamment l’utilisation de serveurs vidéo et audio.

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