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La machine du Baron Münchhausen

mercredi 7 décembre 2011

 

La machine du Baron Münchhausen

Avec la machine du Baron Münchhausen, les morses troubadours proposaient au visiteur d’associer des objets à des images pour découvrir le regard du baron Münchhausen sur une collection d’objets de voyage du Musée des Arts décos.

Ce projet associait donc Internet des objets, diffusion de son et pilotage de l’éclairage, en complément de tout en travail de storytelling.

Jouer sur l’éclairage d’un espace en fonction des interactions des visiteurs permet d’augmenter intéractivement l’espace d’exposition sans avoir à trop intervenir sur l’espace museographique qui fonctionne aussi sans ce dispositif. Le recours à un videoprojecteur pour gérer cet éclairage ouvre beaucoup de possibilité qui inventent, pour une version plus aboutie à utilisér des technologies de mapping (voir le rhinocéros) permettant d’ajouter une information visuelle beaucoup plus adaptée qu’un jeu de couleur.

Il y avait dans ce prototype un problème de latence à la détection des objets qui nuisait à l’expérience utilisateur. (Ah on est vraiment peu de choses, il suffit d’une seconde de retard pour qu’un geste n’ait plus de sens, ou que l’interaction soit ressentie comme pataude ou pénible).

C’était une bonne option que de partir d’un personnage comme le baron Munchhausen pour construire une histoire autour de ces objets de voyage. Mais cela manquait d’espace pour qu’on entre dans l’histoire. Même la posture physique proposée de convenait pas à cela : quand on est debout, on n’est pas forcément suffisament disponible pour rentrer dans un histoire. Il aurait fallu un espace scenographié différemment avec une phase d’écoute de la narration pour découvrir le personnage et son histoire puis un autre où l’on puisse interagir. Beaucoup de projet ont souffert de cela : ils portaient une ambition qui avait besoin d’un certain espace et d’un temps plus long pour pouvoir être intégré et correctement vécu par le visiteur. Il faut un certain espace pour que puisse se dérouler une expérience qui prenne du sens.

Vu le sujet, on aurait aimé voir manipulés et dépliés ces effets de voyage : valise, lit... Car ce sont vraiment des objets très originaux et leur particularité d’être pliables et emportables n’est pas mise en avant. Peut-être l’équipe aurait-elle pu rechercher des objets à manipuler qui aient plus de lien avec ceux exposés, et qui soient du coup plus ludiques. Un petit objet qu’il faudrait réussir à déplier ou à remonter pour déclencher un commentaire qui viendrait comme récompense de ce petit défi. Et pour cela aller chercher du côté de l’atelier de fabrication rapide ce qu’il aurait été possible de bricoler.
En tout cas, pour le Musée des Arts décoration, il y là, avec ou sans intéraction, un besoin de mise en scène et de médiation pour montrer l’autre vie de ces objets.

Ce projet montre l’intérêt de raconter des histoires pour mettre en perspective, donner du sens et des clefs de lecture à ce qui est prėsentė. Et la difficulté aussi que cela représente.

Sur le thème des objets qui déclenchent des contenus dans l’espace scénographié, je vous invite à revoir l’atelier objets en transit que nous avions conçu avec le Musée des Confluences.

Quelles questions ce dispositif pose au Musée des Arts décoratifs ?
 Comment montrer les objets en action et leurs fonctions cachées ?
 Comment créer des histoires qui conduisent le visiteur à travers les collections ?
 Comment augmenter les espaces d’expositions pour permettre différents niveaux de lecture ?

Documents :

par Yves-Armel Martin